Monastère

Arrivées à Fribourg en 1635, ce n’est qu’en 1653 que les religieuses de la Visitation s’installeront définitivement à la Rue de Morat, dans la maison patricienne d’Affry qu’elles ont pu acheter.

Sans toucher à cette bâtisse, les sœurs décident de la construction d’une église à laquelle elles participent activement.

Exemple précieux des réalisations de Jean-François Reyff, par son plan centré, l’église juxtapose les styles baroque pour l’essentiel mais aussi gothique et renaissance.

Une porte de chêne, surmontée de la sculpture de la Visitation, ouvre sur l’église dont le plan est en croix grecque.

Le riche pavement évoque l’emblème de l’Ordre de la Visitation tandis que des colonnes classiques supportent la coupole surmontée d’un lanternon et les voûtes étoilées de style gothique. Au-dessus de l’entrée trône l’orgue d’Aloys Mooser.

Cette église est riche de présence. Par la Présence Réelle, déposée dans le remarquable tabernacle de Reyff. Par les nombreuses statues de saintes et saints et par les tableaux particuliers à l’Ordre : mystère de la Visitation, tableaux des fondateurs, François de Sales et Jeanne de Chantal, et représentation du Sacré-Cœur. Mais aussi par la prière des générations de Visitandines qui se sont succédées.

Le chœur des religieuses se trouvent sur la gauche de l’église.

Notre vie

Comme le pont de la Poya enjambe la Sarine pour relier ville et village, ainsi notre cœur s’élance silencieusement à la rencontre de nos frères et sœurs.

Notre regard se porte sur la colline du Schönberg et au-delà. Notre oreille capte le bruit plus ou moins sourd de la ville et le carillon des cloches de la cathédrale. La communauté vibre à la vie de la cité.

Choeur de la Visitation de Fribourg. Silence surtout et quelques paroles. Vie communautaire importante et espace de solitude. Prière et travail. Rencontre et détente. En fait notre vie est tout simplement humaine.

Humaine, oui, mais orientée, habitée, portée par notre choix réfléchi, vérifié et libre de vivre par, pour et dans l’amour du Christ. Dans un espace délimité: la clôture monastique. En lien avec l’Eglise et le monde.

Travail quotidien. Humilité et douceur. Simplicité et joie dans l’accomplissement de la volonté de Dieu, une volonté de vie.

Cette couleur visitandine s’exprime dans la prière liturgique chantée et la prière personnelle, le soin et l’attention à nos sœurs, la gestion et l’entretien du monastère, l’accueil des retraitantes en clôture ou de groupes pour un entretien, la formation continue personnelle et communautaire, le lavage et le repassage des aubes de première communion. Et nous voilà déjà au soir d’une journée où parfois des cours de chant sont venus se glisser !

Ho, non, ce n’est pas monotone. C’est sûr: aucune sœur ne fera carrière mais chacune, avec le soutien des autres, peut sans cesse approfondir sa vie en Dieu.

Et la joie secrète et paisible d’exister alors transparaît. « Dieu est le Dieu de la joie. »

Notre histoire

Une nouvelle congrégation naît à Annecy en 1610. En effet, François de Sales veut rendre la vie religieuse accessible à toute femme. Autour de Jeanne de Chantal, cofondatrice, il réunit quelques femmes et les place sous le patronage de la Visitation: cette rencontre évangélique si belle entre Marie et sa cousine Elisabeth.Fribourg aujourd’hui

En 1635, quelques religieuses de la Visitation fuient Besançon et les dangers de la guerre de 30 ans et viennent se réfugier à Fribourg. Cet exil donnera naissance au 70ème monastère de l’Ordre, en 25 ans! Il faudra 16 ans pour que la communauté obtienne l’autorisation de s’installer définitivement à Fribourg.

Broderie de linge de maison ou d’église, éducation de quelques jeunes filles puis pensionnat, blanchisserie, foyer d’accueil pour jeunes filles et dames âgées, tels seront quelques-uns des moyens de subsistance de la communauté.

En phase avec l’Eglise et avec le monde, la Visitation n’a pas traversé les siècles sans quelques changements. Si la mission de prière et si l’esprit de douceur et d’humilité sont restés les mêmes, l’office est désormais prié en français, les grilles des parloirs ont été supprimées et l’habit allégé… Oui, c’est bien toujours le même Esprit qui appelle des femmes à se rassembler, dans une vie communautaire, pour louer Dieu, intercéder pour le monde et témoigner que Dieu est vivant.