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Histoire

Le jour de la Pentecôte 1607 François rencontrait Jeanne à Annecy et lui annonçait son projet de fonder avec elle, sous l’inspiration du Saint-Esprit, un nouvel institut de vie religieuse  la Visitation Sainte Marie  « pour donner à Dieu des filles d’oraison, si intérieures qu’elles soient trouvées dignes de l’adorer en esprit et en vérité ».

Au-delà des difficultés familiales qu’elle entrevoyait et de la future fondation en Savoie, pays étranger, Jeanne témoigne :

« Je sentis soudain une grande correspondance intérieure, avec une douce satisfaction et lumière, qui m’assurait que cela était la volonté de Dieu. »

6 juin 1610

ConstitutionsAprès la messe de l’Evêché, Jeanne et ses compagnes passèrent la journée à visiter les églises et les pauvres. Le soir, François remit à Jeanne un abrégé des Constitutions, écrit de sa main, en lui disant : «Suivez ce chemin, ma très chère fille, et faites-le suivre à toutes celles que le ciel a destinées pour suivre vos traces.» Puis il les bénit.

Tout un peuple les conduisit jusqu’à « la Galerie », petite maison donnée par une bienfaitrice. Anne-Jacqueline Coste, servante d’auberge de Genève, remarquée par François depuis quelques années les rejoignit.

Le lendemain, les nouvelles religieuses revêtirent leur simple habit de novices et commencèrent à étudier le petit Office de Notre-Dame.

L’année de noviciat terminée, François vint recevoir les vœux des religieuses.

Quelques jours après, dans une lettre à Jeanne de Chantal, il propose de donner un blason à la nouvelle communauté ; il écrit en substance :

« Bonjour, ma très chère Fille.

Je vous partage la pensée que Dieu m'a donnée cette nuit : notre maison de la Visitation est, par sa grâce, assez noble et assez considérable pour avoir son blason.

J'ai donc pensé, ma chère Mère, si vous êtes d'accord, qu'il nous faut prendre pour emblème un unique cœur percé de deux flèches, enfermé dans une couronne d'épines, ce pauvre cœur servira d'enclavement à une croix qui le surmontera, et sera gravé des sacrés noms de JESUS et MARIE .

Ma Fille, vraiment, notre petite Congrégation est un ouvrage du cœur de Jésus et de Marie. Le Sauveur mourant nous a enfantés par l'ouverture de son Sacré Cœur. »

Six semaines après la fondation, de nouvelles vocations rejoignirent la fondatrice et la Maison de la Galerie devint trop petite. A la Toussaint 1612 la communauté s’installa dans une maison à l’intérieur de la ville, (actuellement l’hôtel de Savoie à Annecy).

6 juin 1611

L’année de noviciat terminée, François vint recevoir les vœux des religieuses.

Six semaines après la fondation, de nouvelles vocations rejoignirent la fondatrice et la Maison de la Galerie devint trop petite. A la Toussaint 1612 la communauté s’installa dans une maison à l’intérieur de la ville, (actuellement l’hôtel de Savoie à Annecy).

1615 : Fondation du monastère de Lyon

Saint-Marie d'en-haut, monastère fondé par Saint François de Sales en 1618L’Archevêque de Lyon, Monseigneur de Marquemont, avait demandé à François de Sales de fonder une Visitation à Lyon, c’est-à-dire hors du diocèse de Genève-Annecy et hors de Savoie. La Visitation « simplement projetée et érigée pour Annecy » ne correspondait pas aux lois françaises et cette fondation posa de sérieux problèmes juridiques. Après plusieurs rencontres entre l’archevêque de Lyon et l’évêque de Genève, on aboutit à un décret de Rome du 23 avril 1618 : La Visitation était érigée en ordre religieux « formel » et le 16 octobre de la même année, François appliquait ce décret à la Visitation d’Annecy.

François consentit « de bon cœur sans un seul brin de répugnance » à la refonte de son projet. En revanche il supplia que soit conservé le nom qu’il avait choisi pour l’institut: la Visitation Sainte-Marie. Pourquoi ? c’est que le Mystère de la Visitation lui était très cher : il y trouvait « mille particularités spirituelles qui lui donnaient une lumière spéciale de l’esprit qu’il désirait établir dans son institut.

…parce que c’était un mystère caché, et qu’il n’était pas célébré solennellement en l’Église comme les autres, qu’au moins il le serait en notre congrégation »

Comme Marie dans le Mystère de la Visitation, il s’agit de vivre la docilité à l’Esprit-Saint, accueillir ses dons : humilité, foi, conversion intérieure.

L’expansion du nouvel Institut fut très rapide :

Après Annecy et Lyon furent fondés Moulins, Grenoble, Bourges, Paris, Montferrand, Nevers etc… Si à la mort de François, en 1622, on comptait 13 monastères, en 1641, à la mort de Jeanne, il y en avait 87 dont 74 fondés par elle.

A l’aube du quatrième centenaire, les Visitations sont présentes sur les 4 continents : Asie (une communauté au Liban, (un « espoir » en Corée du Sud) ; Afrique (Burundi, Rwanda, Congo Brazzaville) ; Amérique du Nord (Canada, USA, Mexique) ; Amérique Centrale (Guatemala, Panama, République Dominicaine) ; Amérique du Sud (Colombie, Equateur, Pérou, Brésil, Paraguay, Uruguay, Chili, Argentine) ; Europe (Allemagne, Autriche, Croatie, République tchèque, Pologne, Hongrie, Angleterre, Irlande, Espagne, Portugal, Italie, France, Belgique, Suisse).

Jeanne et l'héritage de François

Jeanne de ChantalDouze ans après la fondation de la Visitation, à la mort de François, Jeanne de Chantal est désormais seule à guider le destin de l’Ordre naissant.

Bien que son chagrin soit immense, elle poursuit son œuvre, recueille les écrits, les lettres, les sermons de celui qu’elle nomme désormais son « Bienheureux Père » en vue d’une édition de ce trésor spirituel.

De 1622 à 1641 (année de sa mort) elle fondera 74 monastères.

Son secret ? : un fiat continuel à la volonté de Dieu.

C’est à Moulins, entourée des sœurs de la communauté, qu’elle meurt le 13 décembre 1641.

Jeanne Frémyot de Chantal vécut trente huit ans dans le monde et trente et un ans dans la vie religieuse.

A toutes les étapes de son existence on découvre en elle à la fois une femme de haute conscience humaine et une chrétienne de foi totale. Jeanne a pu aimer « de tout son cœur » son père, son mari, ses enfants, ses amis, son « unique Père » (François de Sales), ses « filles » de la Visitation, les pauvres et jusqu’à ses ennemis et en même temps n’aimer que Dieu.

Comment tout cela pouvait-il s’accommoder ?

« Il a plu à Dieu de faire mon cœur ainsi ».